HISTOIRES VRAIES TOUTES LES DEUX ET SI TRISTES !!!!!
Lettre d’un enfant pour sa maman atteinte
de la maladie d’Alzheimer
Dans le silence de ta mémoire...
Toi, qui t’éloigne de plus en plus
dans le silence et dans le noir
tu deviens ta propre inconnue
il y a des trous dans ta mémoire
et je me sens seule et perdue
tu ne me reconnais plu
je ne fais plus partie de ton histoire.
Toi, que j’ai connu jadis
en des temps plus heureux
ton regard n’était jamais triste
mais maintenant
c’est la mort dans tes yeux.
Comment peuvent tomber dans l’oubli
ceux à qui on a déjà donné la vie.
Toi, tu en a fait le deuil
petite femme si fragile
prisonnière d’une maladie
qui cruellement
te plonge dans l’oubli.
Toi, qui aimais tant sourire
tu ne reconnais plus tes Souvenirs
ton regard doucement
s’est assombri,
depuis, dans ta mémoire
c’est déjà la nuit
si tu savais le tourment
de ne plus être reconnue
de sa Maman.
Toi,
qui semble si seule
ce soir
tu n’as plus de larmes
pour pleurer tes souvenirs
qui se sont effacés.
Je ne vois que des silences dans ta mémoire
même ton regard
m’est devenu étranger.
Je voudrais tuer cette maladie
qui tient ta vie en sursis.
Toi, que je rêve de prendre
dans mes bras
depuis si longtemps déjà
ce soir
je te fais un cadeau
je laisse tomber
les virgules et les mots
et je te rejoins
dans ton monde à toi.
e ferme tendrement les yeux
et de tout mon cœur
je fais le vœu
qu’un jour dans l’au-delà
peut-être que tu me reconnaîtras.
J’ai écris ce texte avec tout mon cœur
je comprends votre douleur
face à cette terrible maladie que je connais bien
qui plonge ceux qu’on aime
dans l’oubli.
L’Alzheimer
MA VIE DE TETRAPLEGIQUE…
J’imagine une prairie, le soleil, une petite brise, c’est le printemps,
le vent caresse mon visage, je souris, des enfants jouent au ballon, simplement.
Les fleurs en boutons dégagent des odeurs de passions,
des rires qui s’envolent, je sens la fraîcheur envahir mon corps, et c’est bon…
J’imagine ensuite la mer, ma peau doucement brunie sous un soleil d’été,
l’océan me dévoile ses mystères,
m’offrant ses odeurs de sel, de sable doré.
Je me promène pendant des heures, les vaguent se meurent à mes pieds,
je sens la chaleur envahir mon corps, c’est le bonheur…
J’imagine aussi la forêt, c’est l’automne,
une brise légère s’engouffre dans mes cheveux,
les arbres ont revêtus leurs couleurs chatoyantes qui étonnent,
offrant du rêve plein les yeux.
Des randonneurs du dimanche me saluent,
la cueillette aux champignons a fait déserter les salons,
je sens une petite pluie, quoi de plus.
J’aime la douceur de cette saison, c’est tellement bon…
Et puis j’imagine aussi, l’hiver et son manteau blanc,
les flocons tombent sur ma tête.
Villes et villages comme par enchantement, se sont habillés de fêtes,
les rues brillent de milles lumières,
les vitrines sont dévorées par des yeux qui ne font qu’espérer.
Retrouver au pied du sapin, ce jouet tant rêver…
Je me perd, au milieu de cette foule agitée,
j’arrive à ressentir la froideur de l’hiver,
mais c’est simplement mon corps, je me suis réveillé…
Je me découvre encore ce matin sur ce lit blanc, condamné,
les yeux remplis de chagrin, si je pouvais arrêter de rêver…
Je ne sais plus, ça fait si longtemps.
Les odeurs du printemps, le sable, le sel, et l’été,
je ne sais plus, ça fait si longtemps.
Les longues promenades hivernales, qui vous gèlent les pieds,
je ne sais plus, ça fait si longtemps.
Les ballades romantiques en automne, qui se finissent au coin du feu,
je ne sais plus, ça fait si longtemps.
Les caresses, les baisers, l’amour qui vous rend heureux,
je ne peux plus, car ma vie se résume depuis trop longtemps,
aux battements d’une machine, l’odeur de l’éther comme seule compagnie,
tétraplégique, ne dure pas qu’un moment,
c’est pour la vie…
Il n’y a aucun espoir, et je perds la raison,
la réalité cruelle me dévoile le noir,
la couleur préféré d’un handicapé, aliéné par l’obsession
qui imagine encore la douceur d’un corps,
une poitrine chaleureuse qui s’offre à ses baisers,
une bouche qui le dévore,
et des caresses engagées, dans la cuisine où la salle à manger.
J’imagine encore, la chaleur d’un corps,
celui d’une jolie fille qui s’offre à mes baisers,
des nuits de folies qui dévorent.
Des rires, une histoire d’amour passionnée…
Mais je n’ai plus rien à offrir, plus rien à partager…
Plus que la maladie, ce sont les souvenirs qui me font souffrir,
tétraplégie, mon cerveau fonctionne et ne fait que penser…
Pourtant… si seulement je pouvais m’endormir, et mourir,
pour ne plus jamais songer…
Car je crois que mourir ne peut pas être pire,
que d’être condamné seulement à rêver…